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Colombiatex de las américas.

Dernière mise à jour : 30 juin 2020

Et voilà ! C’est l’événement phare de ce début d’année au sein de l’univers du textile et de la mode sud-américain ! Dès l’entrée, nous rencontrons divers acheteurs/entrepreneurs à l’instar de Reinaldo Rojas G. (acheteur pour SurtiUniformes) , Michelle Cruz (étudiante en mode et créatrice de la marque de vêtements Michelle Cruz) ou Johana Rojas (designer et fondatrice de Ocre & Arco, Ocre & Arco Mini et Teresa, Esencia Entre Hilos). Ils sont tous venus chercher la perle rare, faire connaître leur enseigne ou tout simplement agrandir leur carnet d’adresses. Colombiatex ne vous dit rien ? On vous en dit plus juste en dessous.



Michelle Cruz, étudiante en mode et créatrice



QU’EST-CE-QUE C’EST ?

(voir fin de l’article pour fiche renseignement)


Du 21 au 24 janvier 2020 s’est tenue la 32 ème édition de Colombiatex à Medellin (Antioquia), le plus grand Salon de l’industrie textile d’Amérique latine. Le choix de la ville n’est pas un hasard tant il est lié à une forte concentration historique d’unités de production textiles qu’on retrouve principalement dans la municipalité d’Itagüí ou près de l’ancien Palais de Justice. Medellin s’impose première ville colombienne exportatrice de tissus avec 30% de ses emplois consacrés à cette industrie.


Organisé par Inexmoda, l’Institut de l’exportation et de la mode, Colombiatex constitue une véritable vitrine du textile sud-américain. La première édition fut lancée en 1989 avec pour objectif l’amélioration de l’image de l’industrie textile colombienne et l’ouverture à l’international. A l’époque, le salon avait au compteur une centaine d’exposants et plus de 5.000 visiteurs. En comparaison, l’édition de 2020 a accueilli plus de 530 exposants et 15.000 acheteurs d’une cinquantaine de pays dans le monde.


En plus d’être une plateforme de rencontres entre partenaires commerciaux, c’est le noyau d’apprentissage de nouvelles tendances en matière de mode, durabilité et technologie. Les visiteurs peuvent assister à des conférences qui se déroulent tout au long de la journée dans le « Pavillon du savoir » dit « Pabellón del conocimiento ». Plusieurs thématiques sont abordées telles que des perspectives sur le secteur colombien afin d’entrevoir son potentiel, l’importance de la production locale, l’impact de la diaspora sur la production textile et l’arrivée de nouveaux parcours universitaires et défis pour l’enseignement supérieur (nous abordons le sujet des nouvelles tendances dans le monde du textile plus en profondeur dans un autre article) !! 😉



UNE EDITION 2020 PLUS RESPONSABLE ?


Cette année a notamment été marquée par plusieurs propositions ayant pour but de rendre le secteur plus responsable et répondre davantage à la problématique environnementale.

Comme le déclare Carlos Botero, président d’Inexmoda -tel un slogan qui s’impose- il s’agit pour les entreprises colombiennes de « révolutionner pour évoluer ». Son discours s’axe ainsi sur ces problématiques plus qu’actuelles : il faudrait « adapter la chaine d’approvisionnement à de nouveaux processus plus durables ». De prestigieuses firmes françaises à l’instar de Louis Vuitton se placent ainsi comme modèles à suivre puisqu’ayant déjà élaboré une stratégie afin de réduire leur émission de dioxyde de carbone (notamment en agissant contre l’incinération des déchets textiles) . Le président cite également l’exemple de la Chine - ayant interdit en 2018 l’importation des déchets dont certains matériaux textiles qui ne respectaient pas les normes environnementales. Enfin, selon lui, les processus de gestion durable envisagés reposeraient ainsi sur la réutilisation de l’eau, le recours à des textiles à base de plastiques recyclés et de matériaux biodégradables.


Autre indice sur cet engagement croissant : le salon propose un parcours appelé « La route pour la durabilité » (« Ruta de la Sostenibilidad ») visant à mettre en lumière les multiples pratiques vertes des entreprises participantes. Celles-ci, sélectionnées au préalable sont promues durant l’événement mais également sur le site Colombiatex. A titre indicatif, nous avons compté 18 entreprises participantes cette année.


Toutefois, prudence est de mise. Si la Colombie est l’un des pays les plus dynamiques du continent à exploiter un point de vue plus responsable, il semblerait que ces mentalités émergentes n’aient pas été adoptées par tous. Par exemple, aucune des vingtaines de personnes interrogées au sein de l’événement ne semblaient réellement intéressées par ces problématiques pourtant inéluctables à l’industrie du futur.






CONCLUSION ET RESSENTI





Comme l’a souligné Viviana Ordosgoitia, co-fondatrice de la marque Viviana & Vanessa, la satisfaction est au rendez-vous tant pour les acheteurs que pour les exposants. Ce sont des journées assez denses, où s’enchaînent rencontres et conférences entre marques colombiennes mais aussi du monde entier. Ces dernières se montrent apparemment intéressées par le marché national mais l’inverse est également une vérité établie : notre interlocutrice nous confirme que la « Colombie au niveau du textile et de la mode est toujours présente sur le marché international ».


Pour ce qui est de notre expérience, nous avons particulièrement apprécié la journée du 22 janvier, consacrée au « Denim Day », véritable hommage à la production de jeans - force industrielle colombienne. Des multiples influenceurs et personnes du milieu avaient alors revêtu leur meilleur ensemble denim… Un véritable défilé !


Toutefois, qui dit « mode » dit « milieu fermé ». Cette facette de l'industrie étudiée est confirmée largement ici : tout d’abord parce que cet événement est nettement réservé à des professionnels et non des particuliers : pour rentrer il faut débourser pas moins de 250 dollars. Au-delà de ça, nous avons remarqué un manque d’amabilité flagrante (probablement dû au fait que nous n’étions pas accréditées)… à se croire presque dans le « Diable s’habille en Prada ». Les clichés ont la vie dure… mais pour cause.




Enfin, sachez qu’Inexmoda est à l’origine d’un autre événement notable : Colombiamoda, un salon en particulier porté sur la mode qui se déroulera cette année du 28 au 30 juillet, à la douce somme de 240 dollars (50 si vous êtes acheteur international). « 2020 sera une année plus optimiste où les sociétés deviendront plus conscientes. » scande le site dédie (colombiamoda.inexmoda.org.co) en capitales grasses et vertes. Un souhait que nous aimerions bien voir devenir réalité.




Andrea Landa, une marque dite plus "responsable": le cuir de sa collection provient d'animaux déjà morts. On retrouve cette marque à Colombiamoda depuis plusieurs années déjà.


FICHE RENSEIGNEMENTS

Lieu : Plaza Mayor, Medellin , Colombie

Durée: 3 jours généralement fin janvier, de 9h à 18h.

Prix : 125$ durant la première phase réservée aux locaux (octobre-novembre) et deuxième phase

Accréditations possibles : conditions à voir sur le site (média confirmé, blog de plus d’un an avec un minimum de suivi, instagram de plus de 10 000 abonnés etc.).

Contacts :

Whatsapp: 321 808 29 58



SOURCES : Telemedellín, Inexmoda – Colombiatex, https://www.laopinion.com.co/

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