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Cascades d’Iguaçu : une excursion qui coule de source.

Dernière mise à jour : 30 juin 2020

Entre Brésil et Argentine, les cataractes du parc national sont une merveille naturelle classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.

São Paulo, ses immeubles qui cachent le soleil, ses voitures par milliers, le bruit, la foule. Première plus grande ville du Brésil ainsi que de l’Amérique Latine, cinquième au niveau mondial… nous avons vite été happées par le rythme infernal qu’impose cette mégalopole hors normes. Sept petits jours plus tard, il nous apparaissait déjà nécessaire de refaire le plein d’oxygène… C’est donc à 1060 kilomètres de là que nous avons trouvé notre bonheur, le temps d’un week-end de trois jours.

Autant l’avouer immédiatement : nous avons eu un gros coup de cœur pour les paysages que nous y avons découverts. Ils auraient pu servir de cadre au film Avatar tant Mère Nature, ici au sommet de son art, y a façonné un monde à part, à la fois utopique et pourtant bien réel.

Chères lectrices, chers lecteurs nous ne vous présentons pas n’importe quel endroit ici… Retenez bien ce nom s’il vous plaît: « Iguaçu »…

Un premier regard… Un coup de foudre…

Ça commence souvent comme cela. Sans rendez-vous, sans rien chercher, on tombe dessus par hasard. Mais ce hasard là est presque trop beau. En un regard, vous savez que le coup de foudre va vous frapper, « love at first sight » -comme dans les films. Un coup d’œil et vous tombez en plein dedans. Vous devez le revoir, plus longtemps, plus concrètement. Alors la phase de déraison commence (mais l’amour a-t’il déjà été raisonné?), vous épiez chacune de ses courbes sur les réseaux, chacune de ses apparitions. Vous géolocalisez: il est si proche et si loin en même temps.

Et là, sur une story de connaissances, vous le revoyez. Cette fois-ci c’est la bonne: on ne se dégonfle plus. Un message: « Hey, ce parc est sublime. », une hésitation: « Iguaçu, c’est ça? », puis comme la promesse de se revoir en vrai : « Dis, nous sommes à São Paulo, c’est accessible d’ici ? ».

Vous l’aurez compris, des rencontres sur internet c’est peut-être la plus belle, tant l’endroit nous a subjuguées dès les premières photos. Impossible de lui résister lorsque même Wikipédia décrit l’endroit comme une « merveille naturelle »…. et ayant été facilement orientées, les réservations sont tombées rapidement.

Après quelques recherches, « le » parc s’est transformé en « les » parcs. En effet, il y a deux parcours quasi obligés si vous vous y rendez: celui du parc national d’Iguaçu situé au Brésil et celui du parc national d’Iguazú en Argentine. Mais patience, nous allons vous expliquer tout ça.

À cheval entre le Brésil et l’Argentine

Déjà quatre paragraphes et vous voilà peut-être déjà perdus. Vous aurez sûrement compris qu’on se réfère à une cataracte (et pas des moindres) quand on évoque « Iguaçu ». Voici quelques lignes supplémentaires afin de vous faire profiter de ces fameuses « premières recherches » qui furent fructueuses.

Inscrites depuis 1984 au patrimoine mondial par l’UNESCO, elles furent tout d’abord découvertes au XVIè siècle par l’explorateur espagnol Alvar Nuñez Cabeza de Vaca (lors de la conquête par les conquistadors du continent).

Comme suggéré auparavant, les « Caratas do Iguaçu » tiennent leur originalité du fait qu’elles sont à cheval sur deux pays: le Brésil et l’Argentine. Ainsi, le touriste doit donc diviser sa visite en deux : une demi-journée est souvent réservée du côté brésilien (« Parc national d’Iguaçu ») qui offre une vue globale du site, et une journée du côté argentin (« Parc national d’Iguazú » souvent préféré d’ailleurs) qui permet, à travers trois parcours de se trouver au plus proche des cascades mais aussi de la Gorge du Diable (« Garganta del Diablo ») qui a une profondeur de « quelque » 80 mètres.

Le site, bien que divisé donc, rassemble 275 cascades sur 2,7 kilomètres de long. Comme le précise l’UNESCO c’est une « zone entièrement protégée limitée à l’utilisation non destructive des ressources naturelles ».

L’endroit est également proche du Paraguay que vous pouvez rejoindre en bus de Foz do Iguaçu. D’ailleurs, Iguaçu est un affluent du Paraná, fleuve frontière entre l’Argentine, le Brésil et le Paraguay. Il n’y a cependant aucune chute du côté paraguayen.

Transports et logements : premières bonnes surprises !

Environ 1060 kilomètres séparent donc São Paulo (région de São Paulo) de Foz do Iguaçu (Paraná), ville brésilienne à proximité des cascades et de la frontière argentine et paraguayenne. Pour prendre la route, nous avons choisi la compagnie de bus « Catarinense ». Pour l’équivalent d’une quarantaine d’euros, nous avons passé 18 heures (le trajet aurait dû durer 15 heures sans les aléas quasi obligatoires sur ce trajet) à l’étage, sur des sièges « demi-lit », sachant qu’au rez-de-chaussée étaient proposés des sièges « lits » pour une dizaine d’euros supplémentaires. Niveau confort rien à redire donc : c’est propre et confortable, il y a même un port USB à disposition pour recharger nos appareils. Le seul hic (qui est minime lorsqu’on voyage de nuit) est que l’accessibilité à internet est plutôt aléatoire… mais la compagnie n’y peut rien.

Sur les conseils de nos fameuses connaissances d’instagram, nous avons choisi de résider à l’auberge « Che Lagarto ».

Le moins que l’on puisse dire c’est que nous n’avons pas du tout été déçues ! Le prix est très raisonnable (un lit coûte une dizaine d’euros par nuit, sans petit-déjeuner), les lieux sont propres, la position est idéale (proche des bus et d’un supermarché) et en prime, il y a une salle de jeux, une cuisine à disposition… ainsi qu’un rooftop avec un bassin et un jacuzzi.



Une première (demi-)journée au Brésil.

Arrivées vers midi, nous avons déposé nos affaires dans un coin et avec des personnes fraîchement rencontrées nous avons décidé de prendre un Uber afin de découvrir le côté brésilien du parc. En effet, seule une demi-journée semblait ici nécessaire (et on avait raison !).

Avec le recul, un bus aurait mieux convenu ... beaucoup moins cher et tout aussi efficace: aucun problème pour rejoindre l’attraction touristique du coin.

Il suffisait donc de prendre depuis l’aéroport, le numéro 120 à destination des chutes (« catacaras ») au tarif de 2,90R$ (1,50 le dimanche). Celui-ci vous dépose directement à l’accueil du parc.

Ici sont regroupés transports, billetteries, cafés et boutique souvenirs. Après avoir acheté nos billets, nous suivons une deuxième file et entrons finalement dans un bus qui nous emmène directement aux cascades. Le parc brésilien s’étend sur 185 000 hectares. Le bus touristique emprunte une route goudronnée de 11 km. A chaque arrêt, correspond un point de vue…et un hôtel, sauf au denier où est proposé un éventail de restaurants.

Contrairement au côté argentin, vous n’avez pas vraiment le choix du parcours puisqu’il n’y en a qu’un, long de 1,2 kilomètre (soit environ 2 heures), accessible facilement à tous et conçu de sorte à bien canaliser l’afflux de touristes. Dès le début, vous allez être familiarisés avec les coatis, de petites bêtes assez mignonnes mais qu’il ne faut ni toucher ni nourrir (évidemment). Prenez d’ailleurs garde à ne pas trop vous balader nourriture en main : très réactives, elles n’hésiteront pas à se jeter sur vous (et au revoir votre sandwich fraîchement acheté).

La marche se termine en apothéose, avec l’accès à une passerelle qui vient se glisser dans les entrailles de la Gorge du Diable. On y observe là encore un paysage plutôt global mais non moins impressionnant. Le seul hic reste le nombre de personnes qui peuvent potentiellement se coller à vous les jours de pointe, comme tout endroit touristique qui se respecte…

La balade se termine en empruntant un ascenseur panoramique. De là, il suffit de prendre un bus pour retourner à l’accueil où vous réemprunterez le 120 pour revenir en ville.



Bon à savoir:

- Préférez comme nous la basse saison (nous sommes arrivées un jeudi).

- On ne le répétera donc jamais assez mais lorsque l’on veut se rendre dans un endroit prisé, il faut prendre ses précautions. N’hésitez donc pas à prendre vos billets en ligne ici au tarif de 72R$ par personne (11 pour les enfants de 2 à 11 ans). Si vous décidez de prendre vos billets sur place sachez que vous pouvez payer en carte bancaire.

- Le parc est ouvert en été (soit du 01/10 au 31/03) de 07h30 à 18h30 et en hiver (01/04 au 30/09) de 08h à 18h.

- De nombreuses activités payantes sont proposées en supplément (on les propose à l’accueil ou par exemple, à l’entrée de notre auberge où une agence s’est installée). Généralement celles-ci ne demandent en équipement qu’un bon k-way ! À noter que si elles paraissent plus chères du côté brésilien, les touristes sont généralement convaincus de leur qualité :

> Le « Trilha do Poço Preto »: 9 kilomètres de marche/voiture ou vélo électrique de la jungle à l’île Taquara (puis possibilité de faire une balade en bateau encore une fois payante).

>Le Macuco Safari: 9 kilomètres de jeep dans la jungle puis du rafting au plus près des chutes.

>Un vol en hélicoptère: pour voir le site d’un point de vue unique.

- Des casiers sont disponibles à l’entrée des Chutes pour 30$R.


Deuxième jour, virée en Argentine

Nous nous réveillons assez tôt. Un peu inquiètes de savoir comment franchir la frontière.

Nous n’optons pas pour l’option la plus économique à savoir les transports en commun : soit le bus Rio Uruguay à destination « Argentina » pour 4$R (ou 20 ARS) puis une fois arrivé au terminal et la frontière passée, prendre un second bus à destination de « Catacaras » après avoir acheté son billet au terminal (et non au chauffeur) pour 100 ARS l’aller/retour par personne.

Nous avons choisi la solution la moins compliquée : soit un aller retour en mini-bus privé de l’hôtel. Celui-ci nous fait passer par un bureau de change. Il faut en effet prévoir des devises pour payer l’entrée du parc et la charge demandée à la sortie du territoire argentin au retour. Après un peu d’attente à la frontière, nous reprenons la route vers le parc.

L’organisation est ici bien différente de celle brésilienne. Ce côté des cascades est plus sauvage (gare aux piqûres de moustiques) avec une faune et une flore bien plus denses et diversifiées.

Une carte est remise avec le billet, ce qui permet de visualiser parfaitement les trois petites randonnées accessibles par petit train ou à pied.



Carte remise à l’entrée du parc (source: Iguazufalls.com)

Dès notre arrivée, nous nous dirigeons donc vers la station « Catarata » afin de nous rapprocher du parcours « Paseo Gargantua del Diablo ». On nous attribue des tickets qui correspondent au train que nous allons prendre : il en passe un toutes les demi-heures.

Tous les parcours ne sont pas très longs et des facilités ont été mises en place afin qu’ils soient accessibles à tous.

Ainsi nous commençons par le Paseo Gargantua del Diablo qui est le parcours le plus éloigné de l’entrée du parc. Comme son nom l’indique, son intérêt réside en sa vue impressionnante sur la Gorge du Diable à la fin d’une balade longue d’un kilomètre sur une passerelle en métal. Nous nous retrouvons donc en haut des cascades, quelque peu mouillées mais émerveillées.

Evidemment, ça se pousse pour « LA » photo… mais cela n’enlève en rien à l’impressionnante masse d’eau qui vient s’écouler inlassablement sous nos yeux ébahis.


La « Gargantua del Diablo »

En reprenant le petit train (ou à pied), on arrive facilement à l’entrée de deux parcours: le « Paseo Superior » et le « Paseo Inferior ».

Le premier est très rapide à faire puisque c’est le circuit le plus petit du parc. Il a l’avantage d’offrir une multitude de points de vue sur diverses cascades (Bossetti, Mbiguà etc). Le deuxième, au contraire, est le plus long du parc, s’étendant sur 1,4 kilomètre (rien de bien terrible donc : il faut compter une heure et demie). Là encore, le but est d’admirer les chutes sous tous les angles, tout en restant entouré par la jungle. Ainsi, on peut y faire quelques rencontres fortuites, oiseaux, singes ou coatis. On approche ainsi au plus près la « Salto Bossetti », ce qui permet une autre petite douche bien sympathique après ce petit effort fourni pour l’atteindre.



« Salto Bossetti »

Nous sommes revenues ensuite à pied à l’accueil. Au final, le tour du parc nous a donc pris environ cinq heures et demie, n’ayant pas fait d’activités supplémentaires, outre les trois circuits basiques.




Bon à savoir:

- Il est plus avantageux de payer en dollars argentins. Pour cela, n’hésitez pas à changer votre argent avant votre arrivée au parc car le taux de change au parc est bien moins intéressant que celui à Foz do Iguaçu. Environ 1250 ARS sont suffisants pour prendre le bus, acheter les billets et acheter une bouteille d’eau au parc.

- Encore une fois, il est préférable d’acheter en amont ses billets: 800 ARS par personne (65 pour les enfants de 6 à 12 ans). Si vous préférez les prendre sur place, sachez que vous pouvez payer par carte bancaire. Il existe une réduction sur le deuxième jour: si vous validez votre billet à la fin du premier jour au guichet, il est possible d’y retourner le lendemain pour moitié prix.

- Des casiers sont disponibles à l’entrée des chutes pour 200 pesos.

- Là encore, des activités sont proposées :

>Pour 250 ARS, le tour en bateau « Ecologico » est proposé mais non pas au pied des chutes mais sur leurs hauteurs.

>Pour 450 ARS, l’ « Aventura Nautica » vous baladera autour de l’île San Martin. Attention à la trempette puisque deux passages au pied des chutes sont inclus. Le tour dure moins d’une quinzaine de minutes.

>Pour 800 ARS, le tour « Gran Aventura » (1 h 30) vous emmène en jeep faire un tour dans la jungle sur plus de 5 kilomètres puis vous fait faire un petit tour en bateau au pied des chutes.

>Enfin, pour pas un sous, vous pourrez suivre un sentier, le « Sendero Macuco » durant deux heures et terminer cette traversée de la jungle par une baignade, au pied de la cascade Salto Macuco.


Gagner du temps ?

Plusieurs packages sont disponibles sur des sites tels que GetYourGuide. Ainsi vous trouverez des tours d’hélicoptère, de bateaux ou tout simplement des tours guidés (transports inclus ou exclus). Notez toutefois qu’aucune de ces propositions prennent en compte l’entrée du parc. Prêtez donc une attention toute particulière à ce qui est inclus ou non dans l’expédition.

Pour les personnes n’ayant pas pris assez de temps pour parcourir les deux parcs (QUEL DOMMAGE)… Nous avons tranché pour vous: s’il y a bien un côté à choisir, nous nous rangeons à l’avis général et confirmons que c’est le côté argentin qu’il faut VRAIMENT voir!

Autres activités à Iguaçu :

Le dernier jour, nous avions notre bus vers 16h. Ainsi, difficile d’aller trop loin.

- Nous aurions bien fait un détour au Paraguay puisqu’il existe des bus s’y rendant... mais le temps ne jouait pas en notre faveur. D’ailleurs, notez aussi qu’il est possible de vous rendre au point touristique brésilien les « trois frontières » mais au regard des différentes critiques que nous avons lues, nous avons rapidement éliminé cette option. En effet, si l’endroit nous semblait sympathique, il ne voyait son unique intérêt qu’au coucher de soleil. De plus, il nous ait clairement apparu comme un « attrape touristes » en bonne et due forme: cher, surpeuplé, pas même vraiment beau (juste symbolique…).


- On connaissait également l’existence du musée de cire (« Museu de Cera Dreamland »), mais là, encore, difficile d’être convaincues lorsque l’on a connu Madame Tussauds ou le Musée Grévin.


- Nous avons donc finalement craqué pour le « Parque das Aves ». Ce dernier est situé juste à côté de l’entrée des chutes (parc brésilien) et est donc accessible par le bus 120. L’entrée s’élève à 60R$ (gratuit pour les enfants de moins de 8 ans). Ce parc dédié aux oiseaux (les bilingues l’auront déjà compris) brésiliens s’étend sur 17 hectares de forêt et permet ainsi d’observer quelque 900 volatiles issus de 180 espèces locales de 8h30 à 17h. Mais ce n’est pas un zoo comme on l’entend: ici travaillent en étroite collaboration vétérinaires et biologistes. Il faut, effectivement, savoir qu’ici la moitié des animaux ont été sauvés directement dans la nature, tandis que 43% y sont nés (les 3% restants étant issus de réserves privées). Il s’y trouve 5 grandes volières. Hormis celles des rapaces, nous pouvons entrer dedans et découvrir (avec beaucoup de respect) l’espace naturel de cette extraordinaire faune… Car ce qui est vraiment appréciable est l’effort dédié à la sauvegarde de l’environnement. De grands panneaux indiquent les différents processus mis en place afin de soigner, prévenir ou consolider la faune locale. Un espace est également dédié aux reptiles.


« Waouahhhh »

Un court séjour donc mais qui a été riche que ce soit en émotions et découvertes (entre cascades, faune et flore) et rencontres (globe-trotters)… Que dire autre chose qu’un classique et très commun : « WAHOU C’EST TELLEMENT BEAU ». Pas une ombre au tableau ici, à part peut-être le potentiel brouhaha touristique qui peut facilement s’immiscer dans cette merveilleuse peinture qui rappelle néanmoins à quel point la nature peut être généreuse.

Mais des images valent mieux que des mots... place à nos deux petits Vlog qui retracent (peut-être mieux que cet article) notre séjour.



Vous pouvez également retrouver ces vidéos sur notre Instagram (Respectivement ici et ici).

Sources et sites supplémentaires:

-Pour les tours: Getyourguide.fr

-Pour l’hébergement: booking.com ou french.hostelworld.com

-Pour plus d’informations sur les deux parcs: iguazuargentina.com (pour le côté argentin), catarasdoiguacu.com.br (pour le côté brésilien), whc.unesco.org.

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