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Première étape : Medellín! Toutes les questions que vous vous posez...

Dernière mise à jour : 30 juin 2020

Medellín était la première étape de notre périple. Toi pour qui Netflix est le principal pôle d’intérêt et qui t’es délecté de la série « Narcos », tu sais au moins que cette ville se trouve en Colombie et que la drogue y a été « l’or blanc » dans les années 70-90. C’est un début dira-t-on.

Nous concernant, nous sommes arrivées avec peu de clichés en tête. Nous savions d’ailleurs très bien que la ville s’efforçait d’éradiquer les traces laissées par Escobar et son fameux cartel : sa maison a d’ailleurs été détruite il y a quelques années de cela. Sur TV5 Monde, un mini reportage prônait l’effervescence de la diaspora française en présentant une cité de renouveau, dynamique et responsable.

Voici -humblement- ce qu’on en a à dire.



Le petit point culture

Avant de vous submerger d’une flopée d’anecdotes et de pensées personnelles, nous avons cru bon de vous éduquer un peu en vous donnant les bases sur la « ciudad de la Eterna Primavera » (pas étonnant qu’elle porte ce surnom lorsque l’on sait que tout au long de l’année les températures vacillent entre 16 et 30 degrés). Située à 400 kilomètres de Bogota, la vallée de l’Aburrá lui sert d’écrin. Le nombre de ses habitants, qu’on nomme souvent les « Paisas », s’élève au nombre de plus de 3,5 millions. Elle est également impressionnante de sa superficie (382km2) : à titre d’exemple, elle fait quasiment quatre fois Paris. En plus d’être la capitale de la province d’Antioquia, elle est considérée comme la deuxième ville économique de Colombie grâce au textile (lire notre précédent article) mais également à la richesse de ses mines d’or. Ville au passé sulfureux, elle s’affirme effectivement depuis le début des années 2000, se plaçant finalement comme « ville innovante de l’année » par le Wall Street Journal. L’éducation prend alors une place très importante: on y compte 24 facultés soit 22 000 étudiants.

Elle a également vu naître en son sein des artistes notables, comme Fernando Botero, peintre et sculpteur célèbre, connu pour ses personnages aux formes arrondies et courbes généreuses.



La place Botero située au centre-ville.


Notre séjour

Pour accéder à Medellín, nous avons dû passer par la capitale. Après deux vols (Paris-Francfort et Francfort-Bogota) effectués sur la Lufthansa, nous avons alors fait un petit stop dans un hôtel non loin de l’aéroport (voir annexes pour adresse) afin de reprendre l’avion le lendemain matin. La compagnie VivaAir assure les connexions entre les deux villes. Cela a donc marqué notre premier contact avec les compagnies colombiennes.

Alors que dire de notre expérience des aéroports là-bas? Voici quelques points notables à ce sujet...

-D’abord, quand nous arrivons trop tôt à l’aéroport, on nous propose de changer nos places pour prendre l’avion précédent. C’est ce qui nous est arrivé plus tard à Carthagène ou à Medellín par exemple.

-Ensuite, les douaniers sont a-do-rables. Il fallait qu’on le précise parce que ça fait chaud au cœur de voir des gens aussi sympathiques.

-D’après Hanoé, au-delà d’un point de rencontres formidables (autant que puisse l’être un aéroport), c’est aussi un endroit « bourré » de Pokémons (coucou les amateurs de PokemonGo). Bon et sinon, ne croyez pas que vous serez dépaysés : les Français sont très nombreux.

-Enfin, sur les trois avions que nous avons pris en Colombie, aucun n’est parti vraiment à l’heure...

Revenons-en à VivaAir. On ne va pas se mentir, cette compagnie ne casse pas des briques. D’ailleurs, à l’entrée de l’avion, on nous a demandé de mettre notre bagage en cabine dans un casier afin de vérifier ses dimensions. C’est normal me direz-vous mais NON. Il s’agissait ici de jouer tout simplement à Tetris. Imaginez-vous quelqu’un vider son sac, le mettre dans le casier puis le remplir pour prouver que c’était possible. Ridicule non ?

L’arrivée à Medellín - ou plutôt à Rionegro, à l’aéroport international José-Maria-Córdova pour être exactes- s’est faite en douceur. Il a fallu compter l’équivalent de trente minutes et une dizaine d’euros afin de rejoindre la ville. Que de verdure dès l’arrivée !


Nous avons opté pour une guesthouse - et nous vous la recommandons maintenant chaudement. L’hôtesse était très chaleureuse, nous pouvions profiter d’une vue incroyable sur la ville, les petits déjeuners étaient compris dans le prix (62€ pour une semaine à deux ...), le wifi marchait magnifiquement bien et en prime, nous n’étions pas loin du tram ce qui nous permettait d’accéder au centre ville en un claquement de doigts. L’appartement, situé au quatrième étage de l’immeuble, est aussi un véritable arche de Noé : on y compte deux chiens, deux chats et … un pigeon. Le seul hic a été pour nous l’eau (absolument pas du fait de notre hôte). En effet, d’abord, que ce soit à Bogota ou à Medellín, ce sont des douches froides que nous sommes obligées de prendre. Ensuite, l’humidité est très prégnante... avec tous les désavantages que ça comprend, naturellement (cheveux gras, difficulté à sécher, eau collante ...).

Autre « hic » que nous préférons annoncer dès maintenant, rares sont les commerçants à accepter la carte. Notre logement n’a donc pas fait exception.



Vue de notre logement...


Globalement, la vie à Medellín est incroyablement peu chère. On compte en moyenne 4€ pour un repas (plat dessert). À titre comparatif, nous sommes allées à un Starbuck; un grand Frappucino Caramel coûtait l’équivalent de 2€! Les plats présentés ne sont toutefois pas folichons. Les spécialités oscillent entre des petites crêpes de riz et tomates, des plats chauds d’haricots, œufs, riz et avocats ou petits feuilletés au fromage. Quant aux boissons, nous avons testé surtout des espèces de smoothies à base de fruits frais. Nous n’avons pas, non plus, eu de problème avec les glaçons, au cas où vous vous poseriez la question sur leur qualité.





Nous avons vite été happées par le rythme de la ville. Des marchands ambulants vont jusqu’à prendre des micros pour vendre des tee-shirts ou des bananes. Des prostituées s’agglutinent près des églises. Jamais nous ne nous sommes senties menacées. Pour autant, nous devons l’avouer : nous n’étions pas dans ces quartiers aussi à l’aise que dans les endroits dits plus « touristiques », à l’instar de la place Boléro par exemple. Peut-être aussi parce que là encore, il y a toujours beaucoup de Français. Nous avons entendu parler notre douce langue plus d’une fois !


Le Nutibara est l'un des plus vieux hôtels du pays et a été établi en 1945.


Quant au climat, celui-ci a beau être clément, dès le deuxième jour nous avons eu le droit à la tempête du siècle. Des trombes d’eau nous ont obligées à attendre sous un pont.. .avant que de véritables vagues nous contraignent à sacrifier nos chaussures.

L’environnement est souvent mis en avant afin de souligner le dynamisme de la ville. Or, on a compté environ 7 000 décès en 2016 dus à la pollution et aux problèmes respiratoires qui y sont liés. De plus, s’il est vrai qu’il y a de jolis parcs, nous n’avons pas été pour autant marquées par une politique urbaine « verte » .... et les voitures sont reines. Peu importe qu’il y ait un passage clouté, celles-ci auront toujours la priorité absolue. Cela s’est largement vérifié, par exemple, par la durée ridicule de certains feux pour piétons...



Notre premier jour sous la pluie... Les routes sont inondées.

Toutefois, la véritable prouesse se situe surtout au niveau des transports. D’abord, ils rendent l’orientation au sein de la ville très simple (il suffit de se référer au plan des métros, trams etc. qui traversent la cité). Mais ils sont surtout très diversifiés. En effet, dès 1995, deux lignes de métros ont d’abord émergé, permettant de couvrir l’axe Nord-Sud et Centre-Ouest. À celles là deux systèmes de télécabines ont été intégrés : les « Metrocable ». Il y a également le système Metroplus (bus) et les trams qui sont mis en circulation quotidiennement. On peut alors les prendre en rechargeant une carte directement en machine ou à un guichet. Les personnes désirant prendre un tram ou un métro à un terminus respectent méticuleusement une queue. Les Parisiens devraient en prendre de la graine!


Première fois pour nous dans un métrocable.


Enfin, notre coup de cœur s’est véritablement porté sur la Comuna 13 que vous avez pu déjà admirer un peu à travers nos posts et stories. Elle démontre à merveille l’image de la « ville repentie » qui a fait de ces quartiers autrefois le cœur même de la violence et du fameux cartel, un endroit où règne l’art (graffitis, danseurs..). Une fois montées vers les hauteurs les plus colorées, il y règne une ambiance incroyable, rythmée par ce mélange de va-et-vient des touristes, la musique émanant de chaque rue et le cours normal de la vie. La Casa Kolacho (centre culturel qui mélange graffitis et hop hop) y est pour beaucoup.

Toutefois, il faut noter qu’Escobar a visiblement toujours une petite emprise sur la ville -si ce n’est par la poignée de personnes (surtout les plus pauvres) qui continuent à l’apprécier. De plus, il existe toujours des bandes liées au trafic de drogue. Seulement, des accords sont passés avec les autorités de la ville afin que les civils ne soient jamais impliqués en cas de moments de violence.



La si colorée Comuna 13.




Conclusion

Alors voilà, il est évident que nous avons vraiment aimé Medellín. Néanmoins, nous avons conscience qu’elle a encore quelques progrès à faire notamment au niveau social. Cette ville respire la vie. Il y a peu d’endroits purement « touristiques » à visiter. Ce qu’on expérimente là-bas, c’est surtout une ambiance, de nombreux paradoxes (certes) et une bienveillance générale. Preuve en est, à chaque fois que nous étions perdues, nous n’avons pas hésité à demander de l’aide... et à chaque fois, nous avons été orientées sans qu’on nous fasse ressentir le moindre embarras.

Pour couronner le tout, nous avons eu le droit d’assister à un éventail de feux d’artifice en l’honneur du début de la coupe de football colombienne. Des premiers pas sur le Nouveau continent qui ont donc été plutôt concluants.

Pour ceux que ça intéresse, nous mettons ci-dessous à disposition des listes d’informations pratiques. À très vite.

Vos petits alpagas.



Les immanquables touristiques :

-Le parc Arví

-Plaza Botero

-Comuna 13

-El Poblado

Et en prime:

-le musée d’Antioquia

-la place Cisneros (avec sa forêt artificielle de bambous de 24 mètres de haut)

-jardin botanique

-Cerro Nutibara: montagne en plein centre ville

+ au mois d’août le festival de fleur (depuis 1957) : plusieurs parades


En dehors (nous ne l’avons pas fait):

-Guatape avec la Piedra del Peñol (environ 35€ de Medellín, 2h de bus environ)



Logements cités (prix pour deux personnes):

-Aparta Hotel victoria in, 19€ la nuit : http://www.booking.com/Share-17Gv5Uq

-Guesthouse à Medellín, 20 au 28 janvier, 60€ : http://www.booking.com/Share-KjYzTS

-Alojamiento Rionegro, 21€ la nuit: http://www.booking.com/Share-g2QLJ1





UPDATE:

Après avoir posté une photo de Medellín sur la page de Bruno Maltor, « les voyageurs du Monde », nos soupçons sur tous les clichés qui demeurent sur la Colombie se sont confirmés. Beaucoup ont injustement associé la ville, et plus largement le pays, à la drogue/ Escobar et son cartel. Nous avons également eu le témoignage d’une colombienne qui se voyait attristée par cette situation et qui a justement rappelé que cet individu ne représentait absolument pas le pays entier, qu’encore aujourd’hui, la population souffrait de cette pseudo figure alimentée par un tourisme tourné vers une curiosité malsaine... à tel point que des grands noms colombiens, à l’instar de Botero, se voient souvent oubliés. Nous espérons que vous irez vraiment à l’encontre de toutes ces idées préconçues (et souvent erronées) qui persistent, et vous souhaite une bonne journée.

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